A Buenos Aires, un dimanche de mars 1996, Violetta prépare la réception qu'elle donne ce soir pour les 18 ans de sa fille. A quelques kilomètres, dans la pampa argentine, Ernestina est également plongée dans les préparatifs de l'anniversaire qu'elle organise pour sa petite fille, une enfant qu'elle n'a jamais vue. La petite Malvina a grandi sans connaître le drame qui a présidé à son existence. Enlevée par la junte militaire, elle est l'une de ces desaparecidos victimes de la dictature. Violetta, profitant de la position de son mari, officier compromis dans les exactions du régime, et rongée par la douleur de ne pouvoir enfanter, l'a enlevée à sa famille. Mais Malvina a fini par découvrir la vérité sur ses origines, et voilà deux mois qu'elle n'est pas rentrée chez elle. Durant cette journée unique, moment paradoxal pour ces trois femmes, les évènements et les révélations s'accélèrent. Dans l'angoisse de ce qui vient, se condensent les failles et les drames intimes de Violetta et d'Ernestina. Et c'est l'histoire de tout un pays que l'on entrevoit, l'histoire de deux destins qui s'entremêlent, et la vie d'une jeune fille qui se construit. Bouleversée par les manifestations des «Mères de la place de Mai», Isabelle Condou est partie plusieurs mois en Argentine à la rencontre des bourreaux et des victimes de ces années noires. Isabelle Condou, auteur de deux livres parus chez Plon (Il était disparu, 2004, et Solitude de l'aube, 2006), confirme ici son talent dans un roman d'une subtilité et d'une densité rares.